Le Chow-chow
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel article consacré à des chiens quelque peu particuliers… Je veux bien sur parler des Chow chows.
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Je tiens à remercier Mme Martineau, de l’élevage 100% Chow-chow du Lee Dou des Thitounes, qui a accepté de répondre à toutes mes nombreuses questions. C’est une personne passionnée comme on en fait plus beaucoup. Passionnée par le Chow-chow de par son indépendance, sa sagesse, le zen qu’il apporte et son aspect « peluche » qui vous fait retomber en enfance, elle cherche à avoir le chien presque parfait.
Un bon éleveur est, d’après moi, à son image : ce doit être quelqu’un de passionné, d’humble, qui bien entendu aime ses chiens, mais travaille aussi avec le standard de la race.
Tout d’abord, voici un petit rappel pour les cynophiles.
La FCI (Fédération Cynologique International) a classé l’ensemble des races de chiens en 10 groupes.
Les chiens primitifs font partie du groupe 5, ainsi que les chiens de type Spitz. Ceux-ci ont, entre autre, la particularité de porter la queue enroulée sur le dos.
Si le Chow-chow fait parti du secteur Spitz asiatique, les amoureux de la race pensent que ces chiens sont une race à eux seuls. Ce sont des chiens dit « pures » : c'est-à-dire qu’ils descendent directement du premier chien domestiqué. Ils n’ont pas subit de croisements et sont donc plus primitifs sur bien des abords.
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​ Les caractéristiques du Chow :
Ce qui résume parfaitement cette race en une phrase est celle-ci : l’intérêt du Chow-chow pour le genre humain se limite à ses seuls maitres. Et encore, il a des préférences au sein même de ses maitres !
Physiquement, le Chow est à la fois un ours, un lion, un cochon, un mouton, et occasionnellement un chien.
Ils ont la particularité d’avoir la langue, mais aussi le palais, les gencives et les lèvres bleues. Un poète à écrit que les Chows ont vu leur langue devenir bleue à force de lécher l’azur.
Une légende chinoise raconte que c’est dû aux charbons d’une forêt voisine ayant brulée et que les Chow allaient récupérer et ramener, pour le vieux bonze malade qui s’occupait d’eux.
D’autres disent que c’est dût au fait que le Chow descend d’un croisement d’une louve et d’un ours du Tibet.
Rustiques, ils sont forts et puissants, avec une fourrure épaisse, isolante, bref ils étaient très bien adaptés pour l’environnement et les conditions dans lesquelles ils vivaient. Si auparavant, ils étaient plus hauts, plus fins, moins typés, et plus rustiques, il semblerait qu’aujourd’hui, avec les soucis de santé que nous leur avons créé, à vouloir les faire plus plissés, plus carrés, plus typés etc, nous cherchions, (pour leur bien ?) à revenir aux sources.
Au niveau du caractère, ce sont des chiens indépendants, cabochards, qui analysent particulièrement bien les gens et surtout, qui ne vous obéissent pas aveuglément. Si certains les considèrent comme bornés, têtus, qui n’écoutent pas ou n’en font qu’à leur tête… d’autres y voient un moyen permanent de se remettre en question. Nos primitifs sont alors d’excellents mentors. Ce chien peut faire penser au « bonze », plein de sagesse, prêt à vous donner toutes les leçons de vie que vous pourrez entendre. C’est un chien zen, et ses ronflements font, encore une fois, penser à l’ambiance de ces temples bouddhistes. Ceux qui savent écouter leur Chow apprennent plus du chien que le chien ne va apprendre de vous.
D’une propreté exemplaire, ces chiens aboient aussi très peu, mais toujours à bon escient. De part son physique similaire à un petit ours, l’aspect « brut de décoffrage », voir « ours mal léché » du Chow-chow en fait un gardien impressionnant pour qui ne le connait pas. Ses rares aboiements se rapprochant plus d’un mélange de rugissement du lion et de râle d’ours (bon, si, avec une toute petite pointe d’aboiement canin quand même), on pourrait alors presque se demander si c’en est vraiment un, de chien.
Les Chows sont des chiens calmes, à la fois fidèles mais distants et indépendants. Ils tiennent du chat leur temps de sommeil… Ce n’est donc pas le genre de chien à venir se coller entre vos jambes à longueur de journée, à vous sauter dessus sans arrêt pour jouer… à vous écouter aussi. Oubliez les longues soirées câlins sur le canapé avec Médor qui vous en redemande, non, le Chow lui, sera couché, à ronfler, à l’autre bout de la pièce, au calme et au frais.
Les Chow-chows ont donc beaucoup de caractère et sont très intelligents, (je ne dis pas que les autres races ne le sont pas, mais eux le sont à leur façon, d’une façon « primitive »), ce qui en fait des êtres sensibles (encore une fois, je pense que tout être vivant est un être sensible, les autres races de chiens y compris, mais… à nouveau, ils le sont à leur façon). Beaucoup de gens ne vivent pas la même relation entre leur chien (non primitif) que ce que nous pourrions vivre avec un Chow. Ces relations sont, vous l’aurez compris, particulières et difficiles à expliquer.
En conclusion, je dirai que les Chow-chow, (comme à peu près toutes les races de chiens), ne sont pas fait pour tout le monde. De part son aspect zen, il ne conviendra pas à un fou de sport, de boulot, ou une personne anxieuse. Auparavant, c’était un chien couteux, que seul les gens de « la haute » pouvait acquérir (pour ne citer qu’eux parmi tant d’autres, la Reine Victoria, Sigmund Freud, l’écrivain George Bernard Shaw…). Aujourd’hui, on trouve malheureusement des Chow élevés par des gens qui parfois n’y connaissent rien à la race et ne vont pas chercher à sélectionner, ni les chiens, ni leurs futurs propriétaires, les «produisant » et les « bradant » pour le business.
D’où la raison pour laquelle il est important de bien choisir son éleveur et son élevage.
Les préjugés : Ah…ces petites jouxtes qui vous hérissent le poil, lancées de ci de là par des ignorants qui font d’un cas une généralité, « parce que j’ai entendu/lu que »… Voici donc quelques exemples que j’ai pu vivre et auxquels je vais tenter de répondre.
« Ce sont des chiens têtus. »
Non ils ne trouvent juste ni raison ni plaisir immédiat à répondre à vos sollicitations. Bon si, c’est vrai, ils le sont, mais c’est normal, sinon ce ne serait pas un Chow-chow !
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« Ça n’écoute pas beaucoup, c’est difficile à éduquer. »
Si par moment, un simple regard suffit au chien pour répondre à un signal, d’autre temps, un assis, pourtant clairement appris et demandé, ne recevra pour seul réponse qu’un léger mouvement de tête ou d’œil signifiant « j’ai compris ce que tu me demandes mais… je n’ai pas envie ». Ils sont têtus, mais c’est ce qui fait la beauté du travail. A nous, éducateurs de nous remettre en question et à nous de nous adapter à chaque chien !
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« Les Chows sont des chiens méchants avec les autres chiens. »
Les Chow (mais aussi les primitifs en règle générale) ne tolèrent pas l’impolitesse. Un autre chien qui ne va pas (correctement) dire bonjour, aura vite fait de se faire remonter les bretelles. Le Chow offre alors une scène parfois impressionnante où il va grogner, montrer les dents ou aboyer, se jeter sur l’autre chien et lui pincer les poils, mais tout ceci ne reste qu’une pièce de théâtre… beaucoup de bruits pour peu de choses.
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« Ce sont des chiens méchants (avec les humains) : »
Ce préjugé a en partie été lancé par les vétérinaires qui en avaient peur. Rappelez-vous, le Chow n’a d’intérêt que pour son maitre. Donc certains d’entre eux, peu habitués à sortir, peu sociables, pouvaient alors se montrer agressifs envers le vétérinaire car trop protecteurs de son maitre.
J’ai moi-même plusieurs fois été confrontée à ce genre de remarque. Mais un jour, alors que j’étais en balade, où j’ai eu le temps et la possibilité de répondre, j’ai tout simplement dit à ce Monsieur : « eh bien, regardez par vous-même ! », puis j’ai détaché ma chienne. Si cet homme était prêt à protester, il n’a rien dit. Car même si je demandais à ma chienne d’aller lui dire bonjour, elle n’a pas voulu, et a tout simplement continué son chemin, dans une indifférence des plus totale.
Il faut savoir qu’aucune race de chien n’est méchante. Tout dépend de l’individu, de ses origines, son éducation et l’environnement dans lequel il a grandi et celui dans lequel il vit. Comme on dit, tel maitre tel chien.
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« Avec le réchauffement climatique, et cette chaleur, ils ne vont pas avoir trop chaud ? »
Ils s’adapteront, comme tout le reste. Peut être auront-ils moins de fourrure. À nous aussi de les aider, la sélection est faite pour cela.
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« C’est un chien qui demande beaucoup d’entretien »
Normal, vous avez vu les poils !? Certains en ont des plus gras que d’autres, mais le Chow n’est à doucher que lorsqu’il est sale. Cependant, il doit être brossé régulièrement (minimum 1 fois par semaine hors période de mue). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Chow-chow à poils courts demandent aussi beaucoup d’entretien, surtout en période de mue.
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« Ces chiens ont souvent des problèmes physiques »
Pas vraiment, autant que n’importe quelles autres races de chiens. Seulement, les Chow-chow ne possèdent pas d’angulation à l’arrière, une chose importante qui doit être suivie chez les jeunes. Ayant une croissance rapide, il convient alors de les laisser grandir tranquillement, avec des balades et jeux modérés, ainsi que des rapports calmes avec les autres chiens.
Les origines du Chow : Nous savons très peu de choses quand à leurs origines. Ils seraient arrivés avec les Mongoles et les Tartares, du cercle arctique, en passant par la Sibérie et la Mongolie, jusqu’en Chine du Sud. Ils étaient alors utilisés pour la garde de troupeaux, la chasse (à l’ours entre autre), mais aussi des travaux de traction. Un spécimen à été ramené pour la reine Victoria d’Angleterre en 1865. Cependant leur présence a été vraiment remarquée en Angleterre lorsque certains Chow-chow ont été exposés à Crufts en 1925.
« si vous voulez un chien, ne prenez pas un chow-chow ». Fernand Méry, vétérinaire et écrivain animalier.
De nouveau tous mes remerciements pour l’aide à la réalisation de cet article à Madame Martineau Eliane, éleveuse de Chow-chow du Lee Dou des Thitounes. Une grande dame qui fait un travail remarquable et, vous l’aurez compris, des chiens (que dis-je, des Chows !) super et superbe !
